VITRAUX
BASILIQUE NOTRE-DAME
GENÈVE
LES VITRAUX
Le patrimoine artistique de notre Basilique s’exprime déjà à travers ses vitraux qui constituent une des plus riches collections de Suisse des XIXe et XXe siècles.
Ils sont de styles bien différents et peuvent être classés en trois grandes périodes.
De 1857 à 1875, première période et premiers vitraux faits de verres peints de style dit sulpicien, de moyenne valeur.
Les 13 vitraux des chapelles absidiales et du déambulatoire et les 3 rosaces sont de l’artiste parisien Claudius Lavergne. Ils ont été posés entre 1857 et 1862 et souhaités par le jeune curé Gaspard Mermillod.
Les verrières placées en 1857/58 au-dessus de la Chapelle dédiée à la Vierge Marie lui sont un bel hommage dans ses Mystères Joyeux.
Sur les nefs latérales tous les vitraux à l’exception de deux viennent des ateliers Frédéric Martin d’Avignon et de Léopold Lobin de Tours. Ils se composent de deux lancettes surmontées d’un trilobe. Le choix des saints représentés tient aux donateurs dont les armes se trouvent sur les prédelles ou sur une rosace supérieure. Ils sont de valeur artistique inégale.
Dès 1912, année du rachat puis de la restitution de l’église, et avec l’arrivée du curé Dusseiller, fin lettré au grand sens artistique, le choix est fait d’offrir de nouvelles verrières à Notre-Dame. On s’adresse à Alexandre CINGRIA, artiste avant-gardiste dont l’audace vaut à notre église des vitraux d’une remarquable valeur, tant par l’originalité de leur composition que par leurs couleurs. La technique employée dans l’atelier de Marcel Poncet est celle de morceaux de verre aux multiples couleurs reliés entre eux par des résilles de plomb.
Et c’est la deuxième période allant de 1912 à 1935.
Le temps est au renouveau de l’art sacré avec le Groupe de Saint Luc : Alexandre Cingria, Maurice Denis et le verrier Marcel Poncet. Nous avons la chance de posséder une très riche collection des œuvres d’Alexandre Cingria.
Transept sud : en 1916, le magnifique vitrail de saint Louis de Gonzague recevant la communion de saint Charles-Borromée : ce vitrail est si important que son carton est conservé au Musée.
Il nous permet d’admirer les superbes couleurs de chaque morceau de verre et le désir de faire refléter la lumière. En 1915 le vitrail placé au-dessus de la porte de la sacristie composé de scènes de la vie de saint Paul et de saint Pierre.
La splendide collection des 7 vitraux du haut du chœur, tous posés entre 1913 et 1918 et dont les thèmes s’inspirent de textes bibliques. Ils remontent des événements de l’histoire sainte, de l’Ancien Testament avec Adam et Eve chassés du Paradis jusqu’à Jean et Marie au pied de la Croix. Celui placé exactement au-dessus de la statue de la Vierge Immaculée représente l’Eglise de Genève - une jeune fille aux bras nus – à genoux devant le Christ ressuscité – un beau jeune homme. Ce vitrail attira beaucoup de critiques et fit scandale !
Dans le déambulatoire nord, un double vitrail est offert et posé en 1915 à la mémoire de l’Impératrice Elisabeth d’Autriche, Reine de Hongrie. D’inspiration Art nouveau, il représente sainte Elisabeth de Hongrie et est l’œuvre de Charles Brunner.
Le peintre du groupe des nabis Maurice Denis dessine les 4 vitraux exécutés dans l’atelier de Marcel Poncet et représentant les quatre Evangélistes. Placés en haut de deux fenêtres des transepts sud et nord en 1917.
On pense que les vitraux, dits vitraux-tapis datant de 1920 et actuellement placés sur les fenêtres du haut des transepts sud et nord, sont aussi l’œuvre de Cingria. Ils illustrent des lieux mariaux célèbres.
Ne pas oublier les 8 vitraux datant de 1935 qui se trouvent dans la sacristie, ils retracent l’histoire de l’Eglise à Genève et sont réalisés par Eugène Dunand d’après des cartons de Joseph Falquet.
Après l’érection en basilique mineure promulguée en 1954, le curé et chanoine Jean Blanche souhaite offrir de nouveaux vitraux à notre édifice : voici la troisième période pour l’installation de nos vitraux allant de 1958 à 1984/86.
En haut des transepts sud et nord, 2 vitraux à double lancettes de Bruno Gherri-Moro (1958), puis le long de la nef latérale sud, le vitrail du Baptême du Christ de Paul Monnier en 1959 et celui de Théodore Strawinsky représentant sainte Bernadette et le saint Curé d’Ars en 1962.
Enfin dès 1984 l’artiste valaisan Jean-Claude Morend conçoit de nouveaux vitraux pour orner les fenêtres hautes de la nef centrale. Ils sont commandés et offerts par le chanoine Dupont Lachenal. La transparence de leurs verres et de celles des quintilobes qui les surmontent laisse filtrer une grande luminosité. Posés en 1986, ils évoquent les litanies à la Vierge Marie et la prière du « Je vous salue Marie ».
Il faut signaler qu’en 1977 les vitraux furent déposés afin de refaire les plombs à neuf, de les restaurer et de les fixer, à la repose, non plus dans la pierre, mais sur une protection en verre sécurisé dotée d’un système d’aération devant également agir comme isolation phonique et thermique.
Anne Roch-Delmas (Textes et photos)